UTSOPI : LE QUARTIER NORD DEVIENT LE FAR WEST

Ce lundi 19 février, une travailleuse du sexe a été découverte inanimée et rouée de coups dans sa « carrée » située derrière la gare de Bruxelles Nord, sur le territoire de la commune de Saint-Josse. UTSOPI lui apporte tout son soutien et sa solidarité.

Cette sauvage agression n'est que le dernier épisode d'un mauvais feuilleton ; celui de la transformation de ce quartier de Saint-Josse en un vrai Far West.

Depuis sa création, fin 2015, UTSOPI dénonce le pourrissement de la situation à Saint-Josse. Comme au Far West, l'ordre public n'y est plus respecté. Nous assistons à la mise en place progressive d'une zone de non-droit, où règne la loi du plus fort : celle des réseaux de traite d'êtres humains, des proxénètes immobiliers, des marchands de sommeil et des mafias en tous genres. Une telle situation est choquante, au 21ème siècle, en plein cœur de l'Europe.

Les principales victimes de ce qui s'apparente à une démission des pouvoirs publics sont, outre les habitants, les TDS qui travaillent à Saint-Josse. Leur sécurité n'est plus assurée. Le quartier étant devenu un coupe-gorge, les clients s'y aventurent de moins en moins, d'où une paupérisation galopante des TDS. Dans ce climat délétère, les agressions de TDS se multiplient et elles sont de plus en plus violentes.

L'avenir des TDS à Saint-Josse est sombre. Le bourgmestre, Emir Kir, ne prend pas leurs problèmes à bras le corps. Le sort des TDS ne le préoccupe guère. Sa priorité est ailleurs, dans des projets immobiliers impliquant la fermeture progressive des carrées. Ces derniers mois, la commune de Saint-Josse a ainsi racheté plusieurs carrées, qui ont été murées dans l'attente de leur affectation à une autre activité, et ce n'est apparemment qu'un début, des expropriations n'étant pas à exclure.

Emir Kir affirme ne pas être opposé à la prostitution librement consentie, mais il « grignote » les vitrines derrière lesquelles les TDS travaillent dans sa commune.

Pour UTSOPI, il est urgent de changer de méthode afin d'éviter la multiplication des drames humains, voire des morts dans ce quartier de Saint-Josse.

UTSOPI craint que le bourgmestre Emir Kir privilégie l'option électoraliste : laisser la chienlit s'installer dans le quartier pour justifier, à terme, l'interdiction de toute prostitution en vitrine, sous le prétexte d'  « améliorer les conditions de vie des habitants ».

La méthode Kir, cela ne marche pas. En mai dernier, un réseau de traite d'êtres humains a été démantelé à Saint-Josse. Mais d'autres réseaux ont pris le relais. Et les cafés où s'organisent divers trafics sont toujours ouverts.

Pour en finir avec le chaos actuel, une vraie concertation avec l'ensemble des acteurs de terrain – police, associations d'aide aux TDS, représentants de ceux-ci... - est indispensable. Une telle concertation existe dans la commune voisine de Schaerbeek, organisée par le bourgmestre Bernard Clerfayt, et elle donne d'excellents résultats.

UTSOPI lance une fois de plus un appel à Emir Kir : assez de zone de non-droit, assez de Far West sur le territoire de votre commune. Faites enfin preuve de volontarisme politique, Monsieur le bourgmestre. Pour éviter de nouveaux drames dont les TDS seront les premières victimes.

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