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Une femme transgenre qui se prostituait au bois de Boulogne a été tuée dans la nuit de jeudi à vendredi. Les agresseurs sont en fuite.
Que s’est-il passé dans la nuit de jeudi à vendredi, entre les allées sombres de ce secteur du bois de Boulogne (XVIe) fréquenté par les prostitué(e) s et leurs clients ?
Vanessa – Elias, pour l’état civil – transsexuelle d’origine péruvienne, 36 ans, a été tuée. Ses meurtriers sont en fuite.
Le drame s’est noué route du Pré-Catelan, juste derrière l’enceinte close du Racing Club de France, non loin de la porte de la Muette (XVIe), accessible en voiture.
Ce vendredi matin, les hommes de la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, enquêteurs et techniciens de la police scientifique, gantés, chaussons de plastique aux pieds, sont venus à une dizaine, armés de détecteurs de métaux, pour ratisser la scène de crime, rechercher les moindres indices abandonnés sur place et surtout tenter de retrouver l’arme du crime.
La victime aurait été agressée par une bande de voleurs
Penché au-dessus d’un petit chemin forestier, un policier scrute la scène alors que les autres se préparent à quadriller les sous-bois voisins en laissant deux mètres entre chacun d’eux.
A quelques pas de là, alors qu’un client matinal vient de la quitter pour repartir à vélo, une femme sans âge, aux lèvres refaites, au volant de sa camionnette de fonction, commente de sa voix rauque : « Moi, je suis de la journée. Je ne sais pas ce qui se passe ici la nuit ».
Plus loin, une autre femme, dont le petit fourgon blanc est stationné en face du grand lac, a bien entendu parler du crime. Mais n’en dira pas plus.
D’après les premiers témoignages, la victime aurait été agressée par une bande de voleurs, « une petite dizaine, précise une source policière. Il y a des équipes de roulottiers qui écument le bois en ce moment, forcent les voitures des clients lorsqu’ils sont occupés avec les prostitué(e) s ».
« Les agresseurs se seraient acharnés sur Vanessa – qui se serait interposée pour défendre la voiture de son client – armés de cutters, de couteaux et de bâtons et d’une arme de poing », indique un autre policier. L’autopsie a révélé ce vendredi après-midi que Vanessa n’avait pas été tuée par arme blanche mais par balle.
Une dizaine de prostituées tuées au bois de Boulogne ces dernières années
« Elle a crié au secours, indique le père Jean-Philippe Chauveau, le célèbre curé qui soutient et vient en aide aux prostitués du bois de Boulogne. Ses copines sont venues. Mais c’était trop tard ».
« Nous avons découvert la victime nue, lardée de coups de couteau, avec une plaie saignante au thorax », indiquait une source proche de l’enquête.
Ces dernières années, une dizaine de prostituées ont été tuées au bois de Boulogne.
L’année dernière, en juin, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prostituée bulgare, la cinquantaine, avait été retrouvée morte, cachée dans un bosquet, face contre terre, le corps présentant plusieurs plaies. En 2015, c’était une jeune Roumaine de 22 ans.
En novembre 2013, une prostituée avait été retrouvée au même endroit, lardée de coups de couteau, le crâne enfoncé, le corps partiellement brûlé, tuée par un jeune homme de 21 ans, venu au bois de Boulogne « pour passer ses nerfs sur quelqu’un ».
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Que s’est-il passé dans la nuit de jeudi à vendredi, entre les allées sombres de ce secteur du bois de Boulogne (XVIe) fréquenté par les prostitué(e) s et leurs clients ?
Vanessa – Elias, pour l’état civil – transsexuelle d’origine péruvienne, 36 ans, a été tuée. Ses meurtriers sont en fuite.
Le drame s’est noué route du Pré-Catelan, juste derrière l’enceinte close du Racing Club de France, non loin de la porte de la Muette (XVIe), accessible en voiture.
Ce vendredi matin, les hommes de la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, enquêteurs et techniciens de la police scientifique, gantés, chaussons de plastique aux pieds, sont venus à une dizaine, armés de détecteurs de métaux, pour ratisser la scène de crime, rechercher les moindres indices abandonnés sur place et surtout tenter de retrouver l’arme du crime.
La victime aurait été agressée par une bande de voleurs
Penché au-dessus d’un petit chemin forestier, un policier scrute la scène alors que les autres se préparent à quadriller les sous-bois voisins en laissant deux mètres entre chacun d’eux.
A quelques pas de là, alors qu’un client matinal vient de la quitter pour repartir à vélo, une femme sans âge, aux lèvres refaites, au volant de sa camionnette de fonction, commente de sa voix rauque : « Moi, je suis de la journée. Je ne sais pas ce qui se passe ici la nuit ».
Plus loin, une autre femme, dont le petit fourgon blanc est stationné en face du grand lac, a bien entendu parler du crime. Mais n’en dira pas plus.
D’après les premiers témoignages, la victime aurait été agressée par une bande de voleurs, « une petite dizaine, précise une source policière. Il y a des équipes de roulottiers qui écument le bois en ce moment, forcent les voitures des clients lorsqu’ils sont occupés avec les prostitué(e) s ».
« Les agresseurs se seraient acharnés sur Vanessa – qui se serait interposée pour défendre la voiture de son client – armés de cutters, de couteaux et de bâtons et d’une arme de poing », indique un autre policier. L’autopsie a révélé ce vendredi après-midi que Vanessa n’avait pas été tuée par arme blanche mais par balle.
Une dizaine de prostituées tuées au bois de Boulogne ces dernières années
« Elle a crié au secours, indique le père Jean-Philippe Chauveau, le célèbre curé qui soutient et vient en aide aux prostitués du bois de Boulogne. Ses copines sont venues. Mais c’était trop tard ».
« Nous avons découvert la victime nue, lardée de coups de couteau, avec une plaie saignante au thorax », indiquait une source proche de l’enquête.
Ces dernières années, une dizaine de prostituées ont été tuées au bois de Boulogne.
L’année dernière, en juin, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], prostituée bulgare, la cinquantaine, avait été retrouvée morte, cachée dans un bosquet, face contre terre, le corps présentant plusieurs plaies. En 2015, c’était une jeune Roumaine de 22 ans.
En novembre 2013, une prostituée avait été retrouvée au même endroit, lardée de coups de couteau, le crâne enfoncé, le corps partiellement brûlé, tuée par un jeune homme de 21 ans, venu au bois de Boulogne « pour passer ses nerfs sur quelqu’un ».
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Notre collègue Vanessa Campos a été assassinée
Une fois de plus nous sommes sous le choc. Dans la nuit du 16 au 17 août, nous avons reçu plusieurs messages et appels de collègues du Bois de Boulogne signalant l’agression et la mort de Vanessa.
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7 à 8 hommes s’en sont pris à elle. Cela fait suite à d’autres agressions antérieures. Il s’agirait probablement d’une bande d’hommes qui agresse régulièrement les travailleuses du sexe et leurs clients pour les voler. Ce phénomène de bandes visant les travailleuses du sexe tend actuellement à se développer dans toute la région Ile de France. Celles qui tentent de s’organiser pour se défendre et les chasser sont ensuite prises à partie séparément.
Aujourd’hui nous pleurons cette perte et nous sentons comme d’habitude abandonnées. Les assassinats de femmes trans travailleuses du sexe n’ont rien de rare. C’est un phénomène récurrent et régulièrement nous tentons d’alerter l’opinion publique et les autorités sur ces violences. Malheureusement comme toujours, nous nous retrouvons seules.
Pourquoi la vie des femmes trans migrantes travailleuses du sexe importe-t-elle si peu ? Pourquoi nos morts sont-elles traitées uniquement comme des faits divers ? Pourquoi les journalistes sont-ils si ignorants ou si irrespectueux qu’ils titrent sur la mort d’ « un prostitué travesti » et continuent de nous mégenrer jusque dans la mort ? La vie d’une pute ne compte-t-elle pas ?
Nous avons en nous cette étrange impression que nos morts ne suscitent aucune émotion. Pour nous, il n’y a jamais de deuil national. Il n’y a jamais de commémoration officielle. La classe politique reste muette. Une fois les articles de presse sensationnalistes passés, c’est le retour au silence, et on doit retourner travailler la peur au ventre, en attendant d’être peut-être la prochaine.
Nos morts sont normalisées. Une pute qui meurt c’est un peu comme un personnage de jeu vidéo qu’on tue, ce n’est pas grave. C’est un peu comme une blague sexiste, on en rit, puis on passe à autre chose.
Une femme trans tuée, ça ne reste qu’un « travelo », cette insulte qu’on entend tous les jours de la part des passants, et cette remarque à laquelle on fait face toute sa vie, y compris dans des mouvements politiques qui se disent progressistes et féministes:
« Tu n’es pas une vraie femme ». Et nous comprenons parfaitement ce que cela signifie, à savoir que nous ne faisons pas partie de cette humanité normale qui a droit au respect de sa vie. Nous sommes traitées comme une sous espèce, qu’on peut écraser comme un insecte, au point que la police, ceux qui sont payés pour protéger les citoyens normaux, nous harcèle quotidiennement, nous colle des amendes et détruit nos tentes au cutter, nous appelle « monsieur » pour nous humilier, et nous place en détention dans des cellules pour hommes, où nous sommes agressées par nos codétenus.
Une migrante tuée, c’est une personne dont on pense qu’elle n’a de toute façon pas d’attaches en France. C’est une indésirable en moins. Il n’y aura personne pour protester lorsque son dossier sera classé sans suite, car sa famille, si elle ne l’a pas rejetée, est trop loin pour s’en occuper.
Sa famille pourtant c’est nous. Nous restons dans la vie avec elle dans nos mémoires. Nous continuons à vivre en espérant qu’à force de résister, les choses s’amélioreront peut-être un peu pour celles plus jeunes qui nous remplaceront après nous.
Tout le monde connait le contexte politique, législatif, administratif et social dans lequel nous vivons. Chacun comprendra et jugera de ce qui facilite ou non ces violences. Nous n’avons pas besoin d’insister dans la dénonciation que nous portons déjà tout le temps.
Il nous reste la tristesse, l’amertume, et la colère.
Nous réfléchissons à des actions à venir dans les jours qui viennent et appelons à la mobilisation contre les violences.
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Une fois de plus nous sommes sous le choc. Dans la nuit du 16 au 17 août, nous avons reçu plusieurs messages et appels de collègues du Bois de Boulogne signalant l’agression et la mort de Vanessa.
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7 à 8 hommes s’en sont pris à elle. Cela fait suite à d’autres agressions antérieures. Il s’agirait probablement d’une bande d’hommes qui agresse régulièrement les travailleuses du sexe et leurs clients pour les voler. Ce phénomène de bandes visant les travailleuses du sexe tend actuellement à se développer dans toute la région Ile de France. Celles qui tentent de s’organiser pour se défendre et les chasser sont ensuite prises à partie séparément.
Aujourd’hui nous pleurons cette perte et nous sentons comme d’habitude abandonnées. Les assassinats de femmes trans travailleuses du sexe n’ont rien de rare. C’est un phénomène récurrent et régulièrement nous tentons d’alerter l’opinion publique et les autorités sur ces violences. Malheureusement comme toujours, nous nous retrouvons seules.
Pourquoi la vie des femmes trans migrantes travailleuses du sexe importe-t-elle si peu ? Pourquoi nos morts sont-elles traitées uniquement comme des faits divers ? Pourquoi les journalistes sont-ils si ignorants ou si irrespectueux qu’ils titrent sur la mort d’ « un prostitué travesti » et continuent de nous mégenrer jusque dans la mort ? La vie d’une pute ne compte-t-elle pas ?
Nous avons en nous cette étrange impression que nos morts ne suscitent aucune émotion. Pour nous, il n’y a jamais de deuil national. Il n’y a jamais de commémoration officielle. La classe politique reste muette. Une fois les articles de presse sensationnalistes passés, c’est le retour au silence, et on doit retourner travailler la peur au ventre, en attendant d’être peut-être la prochaine.
Nos morts sont normalisées. Une pute qui meurt c’est un peu comme un personnage de jeu vidéo qu’on tue, ce n’est pas grave. C’est un peu comme une blague sexiste, on en rit, puis on passe à autre chose.
Une femme trans tuée, ça ne reste qu’un « travelo », cette insulte qu’on entend tous les jours de la part des passants, et cette remarque à laquelle on fait face toute sa vie, y compris dans des mouvements politiques qui se disent progressistes et féministes:
« Tu n’es pas une vraie femme ». Et nous comprenons parfaitement ce que cela signifie, à savoir que nous ne faisons pas partie de cette humanité normale qui a droit au respect de sa vie. Nous sommes traitées comme une sous espèce, qu’on peut écraser comme un insecte, au point que la police, ceux qui sont payés pour protéger les citoyens normaux, nous harcèle quotidiennement, nous colle des amendes et détruit nos tentes au cutter, nous appelle « monsieur » pour nous humilier, et nous place en détention dans des cellules pour hommes, où nous sommes agressées par nos codétenus.
Une migrante tuée, c’est une personne dont on pense qu’elle n’a de toute façon pas d’attaches en France. C’est une indésirable en moins. Il n’y aura personne pour protester lorsque son dossier sera classé sans suite, car sa famille, si elle ne l’a pas rejetée, est trop loin pour s’en occuper.
Sa famille pourtant c’est nous. Nous restons dans la vie avec elle dans nos mémoires. Nous continuons à vivre en espérant qu’à force de résister, les choses s’amélioreront peut-être un peu pour celles plus jeunes qui nous remplaceront après nous.
Tout le monde connait le contexte politique, législatif, administratif et social dans lequel nous vivons. Chacun comprendra et jugera de ce qui facilite ou non ces violences. Nous n’avons pas besoin d’insister dans la dénonciation que nous portons déjà tout le temps.
Il nous reste la tristesse, l’amertume, et la colère.
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- JuiceMembre
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Triste nouvelle, triste monde.
RIP
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- HannaHAdmin
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Appel à rassemblement en hommage à Vanessa Campos vendredi 24 août
Public · Organisé par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Route du Pré Catalan, 75016 Paris, France
Détails
AcceptessT appelle à se recueillir sur les lieux du drame vendredi soir afin de rendre hommage à Vanessa Campos.
L'ensemble des organisations sont invitées à nous envoyer un mail si souhaitent s'associer à cet événement pour qu'émerge enfin une prise de conscience sur les violences subies.
Nous invitons chacunE à se présenter en blanc et à porter une fleur blanche en sa mémoire.
Contact : Mimi et Diane LERICHE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Avec le soutien de :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (Association Nationale Transgenre) Paris
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (La délégation Île-de-France)
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L'ensemble des organisations sont invitées à nous envoyer un mail si souhaitent s'associer à cet événement pour qu'émerge enfin une prise de conscience sur les violences subies.
Nous invitons chacunE à se présenter en blanc et à porter une fleur blanche en sa mémoire.
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Pourquoi nos morts sont-elles traitées uniquement comme des faits divers ?
Pourquoi les journalistes sont-ils si ignorants ou si irrespectueux qu’ils titrent sur la mort d’ « un prostitué travesti » et continuent de nous mégenrer jusque dans la mort ?
La vie d’une pute ne compte-t-elle pas ?
Nous avons en nous cette étrange impression que nos morts ne suscitent aucune émotion. Pour nous, il n’y a jamais de deuil national. Il n’y a jamais de commémoration officielle. La classe politique reste muette. Une fois les articles de presse sensationnalistes passés, c’est le retour au silence, et on doit retourner travailler la peur au ventre, en attendant d’être peut-être la prochaine.
Nos morts sont normalisées. Une pute qui meurt c’est un peu comme un personnage de jeu vidéo qu’on tue, ce n’est pas grave. C’est un peu comme une blague sexiste, on en rit, puis on passe à autre chose.
Une femme trans tuée, ça ne reste qu’un « travelo », cette insulte qu’on entend tous les jours de la part des passants, et cette remarque à laquelle on fait face toute sa vie, y compris dans des mouvements politiques qui se disent progressistes et féministes:
« Tu n’es pas une vraie femme ». Et nous comprenons parfaitement ce que cela signifie, à savoir que nous ne faisons pas partie de cette humanité normale qui a droit au respect de sa vie. Nous sommes traitées comme une sous espèce, qu’on peut écraser comme un insecte, au point que la police, ceux qui sont payés pour protéger les citoyens normaux, nous harcèle quotidiennement, nous colle des amendes et détruit nos tentes au cutter, nous appelle « monsieur » pour nous humilier, et nous place en détention dans des cellules pour hommes, où nous sommes agressées par nos codétenus.
Une migrante tuée, c’est une personne dont on pense qu’elle n’a de toute façon pas d’attaches en France. C’est une indésirable en moins. Il n’y aura personne pour protester lorsque son dossier sera classé sans suite, car sa famille, si elle ne l’a pas rejetée, est trop loin pour s’en occuper.
Sa famille pourtant c’est nous. Nous restons dans la vie avec elle dans nos mémoires. Nous continuons à vivre en espérant qu’à force de résister, les choses s’amélioreront peut-être un peu pour celles plus jeunes qui nous remplaceront après nous.
Tout le monde connait le contexte politique, législatif, administratif et social dans lequel nous vivons. Chacun comprendra et jugera de ce qui facilite ou non ces violences. Nous n’avons pas besoin d’insister dans la dénonciation que nous portons déjà tout le temps.
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STRASS & Acceptess-T
Pourquoi nos morts sont-elles traitées uniquement comme des faits divers ?
Pourquoi les journalistes sont-ils si ignorants ou si irrespectueux qu’ils titrent sur la mort d’ « un prostitué travesti » et continuent de nous mégenrer jusque dans la mort ?
La vie d’une pute ne compte-t-elle pas ?
Nous avons en nous cette étrange impression que nos morts ne suscitent aucune émotion. Pour nous, il n’y a jamais de deuil national. Il n’y a jamais de commémoration officielle. La classe politique reste muette. Une fois les articles de presse sensationnalistes passés, c’est le retour au silence, et on doit retourner travailler la peur au ventre, en attendant d’être peut-être la prochaine.
Nos morts sont normalisées. Une pute qui meurt c’est un peu comme un personnage de jeu vidéo qu’on tue, ce n’est pas grave. C’est un peu comme une blague sexiste, on en rit, puis on passe à autre chose.
Une femme trans tuée, ça ne reste qu’un « travelo », cette insulte qu’on entend tous les jours de la part des passants, et cette remarque à laquelle on fait face toute sa vie, y compris dans des mouvements politiques qui se disent progressistes et féministes:
« Tu n’es pas une vraie femme ». Et nous comprenons parfaitement ce que cela signifie, à savoir que nous ne faisons pas partie de cette humanité normale qui a droit au respect de sa vie. Nous sommes traitées comme une sous espèce, qu’on peut écraser comme un insecte, au point que la police, ceux qui sont payés pour protéger les citoyens normaux, nous harcèle quotidiennement, nous colle des amendes et détruit nos tentes au cutter, nous appelle « monsieur » pour nous humilier, et nous place en détention dans des cellules pour hommes, où nous sommes agressées par nos codétenus.
Une migrante tuée, c’est une personne dont on pense qu’elle n’a de toute façon pas d’attaches en France. C’est une indésirable en moins. Il n’y aura personne pour protester lorsque son dossier sera classé sans suite, car sa famille, si elle ne l’a pas rejetée, est trop loin pour s’en occuper.
Sa famille pourtant c’est nous. Nous restons dans la vie avec elle dans nos mémoires. Nous continuons à vivre en espérant qu’à force de résister, les choses s’amélioreront peut-être un peu pour celles plus jeunes qui nous remplaceront après nous.
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STRASS & Acceptess-T
THIERRY SCHAFFAUSER 17 AOÛT 2018 (MISE À JOUR : 17 AOÛT 2018)
- lolaTDS
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Grosse, grosse envie de vomir...
- looannTDS
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- TestorFRMembre
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- HannaHAdmin
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PROSTITUÉE TRANS TUÉE AU BOIS DE BOULOGNE: 5 SUSPECTS MIS EN EXAMEN ET ÉCROUÉS
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Cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire après le meurtre d'une prostituée trans dans le Bois de Boulogne qui a suscité l'indignation des associations LGBT, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
Huit personnes avaient été interpellées le 21 août et cinq d'entre elles ont été mises en cause pour "meurtre commis en bande organisée" et "vols en réunion avec dégradations" dans le cadre de cette enquête confiée à la brigade criminelle, a précisé cette source.
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Cinq personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire après le meurtre d'une prostituée trans dans le Bois de Boulogne qui a suscité l'indignation des associations LGBT, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
Huit personnes avaient été interpellées le 21 août et cinq d'entre elles ont été mises en cause pour "meurtre commis en bande organisée" et "vols en réunion avec dégradations" dans le cadre de cette enquête confiée à la brigade criminelle, a précisé cette source.
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- HannaHAdmin
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Meurtre de Vanesa Campos, les policiers volés étaient bien des clients
L’enquête sur l’assassinat de Vanesa Campos se poursuit et l’information concernant l’arme du crime se précise. Nous savions que cette arme appartenait à un client qui avait été volé quelques semaines plus tôt. Il apparaît à présent que ce sont en fait deux policiers qui ont été volés et que deux armes étaient en circulation auprès de la bande commettant les agressions en série.
Alors que l’un des deux policiers a admis s’être rendu au Bois de Boulogne pour une relation tarifée, le deuxième a dans un premier temps préféré mentir en racontant s’être fait voler son arme près de chez lui. Le lien direct entre la pénalisation des clients et le meurtre de Vanesa Campos est donc une fois de plus établi.
Non seulement Vanesa Campos travaillait dans une partie du bois de Boulogne non éclairée, où les travailleuses du sexe ne se rendaient pas avant la loi, et vers où elles sont de plus en plus obligées de se déplacer pour maintenir de la discrétion pour leur clientèle, mais depuis la loi, les agressions se sont multipliées contre elles et contre leurs clients.
Les agresseurs savent en effet très bien que les clients n’osent plus porter plainte et ils en profitent. Ces agressions en série étaient régulièrement dénoncées par les travailleuses du sexe, en vain. Les agresseurs exigent alors des travailleuses qu’elles laissent faire le vol de leurs clients sous menace de s’en prendre à elles. Elles en subissent néanmoins les conséquences car certains clients les croyant complices reviennent leur réclamer de l’argent alors qu’elles n’y sont pour rien. Vanesa Campos avait fait le choix de défendre son client mais elle a été punie pour cela.
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