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La majorité des TDS ne sont pas victimes Empty La majorité des TDS ne sont pas victimes

Message par €scort Mar 17 Oct 2017, 09:09
Le principal argument en faveur de la pénalisation de nos clients et sur lequel se base les démonstrations des personnes abolitionnistes est que 90 % des prostituées seraient victimes de la traite des êtres humains.

Ce chiffre (1) repose sur le nombre des arrestations policières pour racolage et ne concerne donc que le travail sexuel de rue pourtant de plus en plus minoritaire sur l'ensemble de l'industrie du sexe. Il représente le pourcentage d'étrangères qui ont été arrêtées par la police. C'est un chiffre important, mais pas surprenant, quand on sait que l'un des buts de la pénalisation du racolage est de lutter contre l'immigration. Si ce chiffre sur les étrangères corrobore le constat de nos associations de santé communautaires dans certaines des villes où elles font leur travail de prévention et de soutien, il ne peut cependant pas être transposé à l'ensemble de la France.


Nous ne savons pas quelle est l'exacte part du travail de rue par rapport aux autres modes de travail sexuel. Mais nous savons que le gouvernement et les associations abolitionnistes parlent de 20 000 prostituées en France (2) en ne se basant essentiellement que sur le travail sexuel de rue. En comparaison, l'Allemagne et l'Espagne comptabiliseraient 400 000 travailleurs du sexe tous secteurs compris.

Il est fort probable que la majorité des travailleurs du sexe n'exercent plus dans la rue depuis le développement des nouvelles technologies de communication. Sans pouvoir le prouver directement, il y a de sérieux indices. Ce sont les centaines de sites de rencontres en ligne, dont sur certains, s'affichent des milliers d'annonces. A cela, il faut ajouter tous les clubs, bars, saunas, salons de massage et fêtes privées qui échappent plus ou moins à la surveillance de la police, la corruption aidant parfois.


De ces autres secteurs de l'industrie du sexe, les législateurs se soucient peu, le plus important étant de rendre invisible le travail sexuel de rue afin de satisfaire les demandes des riverains. Pourtant, en lisant les travaux de la chercheuse Eva Clouet (3) sur la prostitution étudiante à l'heure des nouvelles technologies, il n'est pas fait état de proxénétisme, mais de la situation économique précaire que peuvent rencontrer les escortes.


Aussi, aucune preuve n'est avancée pour pouvoir amalgamer le chiffre des travailleurs du sexe étrangers avec celui des victimes de la traite. Au Royaume-Uni, l'étude de Nick Mai affirme au contraire que la majorité des migrants de l'industrie du sexe britannique ne sont pas des victimes de la traite, mais ont pris la décision d'exercer le travail sexuel car il serait plus rémunérateur que les autres occupations qu'ils et elles ont exercé auparavant, et vécu comme une plus grande exploitation.

Pourquoi en France, 100 % des travailleurs du sexe étrangers seraient des victimes de la traite ? 
Peut-être faut-il chercher la réponse dans la nouvelle définition suédoise de la traite des êtres humains, pays que les parlementaires abolitionnistes présentent comme modèle. Celle-ci est la suivante : "Des femmes étrangères qui, pendant un séjour temporaire en Suède, offrent des services sexuels." Il n'y a donc pour les personnes abolitionnistes pas besoin de la contrainte d'un tiers pour définir la traite, il suffit d'être migrant.


Une autre comparaison peut se faire avec les pays voisins concernant les chiffres de la traite des êtres humains eux-mêmes. Contrairement à la Suède ou la France, l'Allemagne fournit chaque année le nombre des victimes de la traite secourues par la police, et compte officiellement sur l'ensemble des travailleurs du sexe, moins de 1 % de victimes. La police du Royaume-Uni les estime elle à 2 600 pour au moins 80 000 travailleurs du sexe, soit moins de 4 %. Ce dernier pourcentage pourrait s'avérer encore moindre puisque l'estimation du nombre de travailleurs du sexe au Royaume-Uni se base sur une étude ancienne d'Hilary Kinnell auprès des associations de santé et donc uniquement des personnes qui les fréquentent.


En France, selon l'OCRTEH (4), seulement 30 à 40 réseaux de trafiquants seraient démantelés chaque année. S'il y a vraiment 90 % de prostituées victimes de la traite des êtres humains en France, cela voudrait dire soit que la police est incompétente, soit que les politiques de lutte contre la traite (5) sont inefficaces, ou bien encore un peu des deux. En voulant pénaliser les clients, nous ne nous dirigeons en tout cas pas vers un changement de politique mais vers une prohibition plus importante, contexte dans lequel il sera encore plus difficile d'avoir des chiffres sérieux.




Les liens



1 : http://www.senat.fr/rap/r00-209/r00-2096.html
2 : www.lemonde.fr
3 : http://www.maxmilo.com/product_info.php?products_id=130
4 : http://www.prostitutionetsociete.fr/politiques-publiques/legislations-nationales/les-politiques-en-europe
5 : http://lmsi.net/Luttons-serieusement-contre-la
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